Contractions, disparitions de mots, de lettres dans le français oral
Il y a souvent une différence entre le français à l’oral, quand on parle et le français à l’écrit. Dans toutes les langues, il y a une différence. En fait il y a des petits mots, des petites lettres qui disparaissent quand on parle et les mots se contractent voire changent de prononciation.
Vous allez d’abord lire les explications ci-dessous puis vous écouterez les audios et vous ferez l’exercice (vous pouvez aussi passer les explications !) :
1 – Nous allons commencer avec la négation. Quand on fait une négation en français, normalement elle se compose de deux parties. Il y a le « ne » et le « pas ». Par exemple : « je ne mange pas », « je ne dors pas ». Et quand on parle à l’oral, un phénomène un peu surprenant et un peu déroutant se produit : on supprime le « ne », le « ne » disparaît. Par exemple : « j’aime pas travailler » – « Oh ! elle a pas fini son assiette » – « Vous êtes pas dans la bonne direction ». On devrait dire : « je n’aime pas travailler », « Elle n’a pas fini son assiette » et « Vous n’êtes pas dans la bonne direction ». Mais à l’oral, on a supprimé le « ne » et ça donne quelque chose de plus dynamique. Quand on parle, c’est plus rapide quand on supprime le « ne ». Deux expressions courantes : « Oh, j’y crois pas ». On devrait dire « je n’y crois pas », mais à l’oral, on dit « j’y crois pas » et on l’utilise vraiment très souvent en français. Exemple : « – Oh, tu sais, mon ami Alex, eh bien il a décidé de tout plaquer. Il a quitté son job, il a donné son chat à sa mère et il est parti en Australie comme ça ! – Non, j’y crois pas !!! » « C’est pas grave » On devrait dire « Ce n’est pas grave ». « C’est pas grave », ça veut dire que cela n’a pas d’importance. Exemple : « Je n’ai pas terminé de faire mon exercice… Oh c’est pas grave! Je le ferai demain. » Pour cette négation. Quand on la supprime, il y a un phénomène un peu spécial qui se produit avec le pronom je. Par exemple, quand on dit: « J’sais pas, peut-être demain… ». On entend le son « ch » « je ne sais pas », ça devient « chais pas ». Donc, le « je », le « ne » et le « sais », ça devient « Chais pas ». 2 – Une autre circonstance où on supprime une lettre, où on contracte une lettre, c’est avec les pronoms tu et je. Normalement, on devrait dire : Tu apprends quoi aujourd’hui ? En fait, à l’oral, on dit « T’apprends quoi ? » et pas « Tu apprends quoi ? » On fait ça quand le verbe commence par une voyelle, mais en réalité, ce n’est pas correct. Des exemples : « T’es d’accord ou pas ? » – « T’as vu les infos ? » – « T’acceptes les chèques ? » Devant un verbe qui commence par une consonne, c’est impossible. Avec le pronom je, quand le verbe commence par une voyelle c’est normal. On écrit et on dit : « J’arrive !!! ». On supprime le « e » de « je » parce qu’il y a une voyelle. Mais là où c’est intéressant, c’est qu’on fait aussi cette contraction à l’oral, avec des verbes qui commencent avec une consonne. Exemple : « Ah oui, j’suis d’accord » – « j’pense qu’elle a raison » – « Aujourd’hui, j’porte une veste grise » On a aussi le phénomène du son « je » qui devient « Ch »: « chui » (j’suis) d’accord », « ch’pense » (j’pense) », « Ch’porte » (J’porte). Alors qu’à l’écrit, c’est bien: « Je suis », « je pense », « je porte ». Un autre exemple, quand il y a un autre pronom : « J’te dis » au lieu de « Je te dis ». « Mais arrête, j’te dis ! « . C’est une forme d’insistance. 3 – Une autre disparition de la lettre « e » c’est dans l’article « le« . Par exemple : « Vite ! Décroche l’téléphone ! » – « l’café est sur la table ». Normalement, on devrait dire : « Décroche le téléphone s’il te plaît » ou « le café est sur la table ». Mais quand on parle, on a tendance à aller plus vite et à contracter le L.E (l’article « le ») avec le mot suivant quand il commence par une consonne, ce qui n’est pas correct : « l’téléphone », « l’café ». Le « e » disparaît souvent dans d’autres situations pour aller plus vite : cette ==> »c’te » – venir ==> « v’nir » – tenir ==> « t’nir » – me faire ==> « m’faire » … 4 – Enfin, il y a la contraction du pronom « il » ou « ils » en « i » et du pronom « elle » ou « elles » en « e » prononcé « é » (le son « l » disparaît). « i m’a dit qu’il fallait faire comme ça » – « i m’a fait mal ! » – « i pense comme moi » « é m’a dit au revoir » – « é m’a beaucoup fait rire » Le « il » peut disparaître complètement aussi : « S’te plaît »
Petites phrases qui mélangent un peu toutes ces disparitions, contractions, élisions : « Hum… J’aime pas trop l’café, j’préfère l’thé ». « J’suis pas sûr. J’trouve que l’autre idée était meilleure » « C’est pas grave, j’te dis ! » « La piqure, é m’a même pas fait mal ! » |
Audios :
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Exercice :